Les savanes-roches et inselbergs

La savane-roche constitue le nom local des inselbergs et le nom inselberg a été donné par le géographe Walter Bornhardt qui a accolé les mots allemands île (Insel) et montagne (Berg).

Ces affleurements rocheux granitiques ont des formes et des surfaces variées, depuis une simple zone dénudée à basse altitude jusqu’à un dôme en forme de pain de sucre dépassant les 700 mètres de haut. On en dénombre environ 200, la plupart d’entre eux sont datés de plus de 2 milliards d’années. La chaîne des Tumuc-Humac en présente une concentration exceptionnelle, comprenant notamment le Koulimapopann, également appelé point de trijonction.

Ils ont un fonctionnement écologique de type insulaire au sein d’un écosystème forestier plus homogène. Les conditions sont caractérisées par une forte insolation, une faible disponibilité en eau et des sols squelettiques, à savoir très caillouteux peu profonds, et généralement impropres à la culture. La flore hébergée y est donc très spécifique. La végétation arbustive y est structurée en fourrés de petits arbres et arbustes d’une hauteur dépassant rarement les 8 mètres de haut. La végétation herbacée se développe périodiquement sur des micro-sites temporairement inondés.

Inselberg des Nouragues © C.DELNATTE	Savane Roche Virginie © C.DELNATTE

La majorité des savanes-roches ne sont pas menacées, principalement en raison des difficultés d’accès. Plusieurs sont incluses dans des espaces protégés comme celle des Nouragues, de la Trinité, du Parc amazonien ou font l’objet d’une protection spécifique comme la savane-roche Virginie, classée en réserve biologique depuis 2022.

Ces savanes-roches constituent également des éléments remarquables du paysage. Par ailleurs, lorsque l’on se trouve au sommet de l’une d’entre elles, on bénéficie d’un panorama sur la forêt alentour.